Gardanne : les Sauvaires, second plus grand parc solaire du département


Installé sur un ancien terril, le parc photovoltaïque, qui compte 38 200 panneaux, a été inauguré hier.
C’est un symbole qu’aime à rappeler le maire de Gardanne : « Sur ce qu’a laissé la mine, on produit de l’énergie. On rebondit avec ce que notre histoire nous a légué. » Parmi ces témoins du passé minier de la ville, le terril des Sauvaires, situé sur les hauteurs de la carrière de La Malespine. Sur 17 hectares (l’équivalent de 24 stades Vélodrome) dont 9 de panneaux, y ont été installés 38 200 modules photovoltaïques, d’une puissance maximum de 9,36 mégawatts-crête.
Hier matin, à l’occasion de l’inauguration du second plus grand parc solaire du département par sa taille – le premier est à Saint-Martin-de-Crau – les installations étaient ouvertes au public, nombreux à venir les visiter, malgré le froid.
« Un beau projet à portée économique, sociale et environnementale », a souligné Anthony Pontet, conseiller municipal délégué aux énergies nouvelles et renouvelables. Roger Meï, lui, a rappelé son ambition de faire de Gardanne « une ville à énergie positive à l’horizon 2020 ». Il a évoqué le projet de géothermie avec les millions de mètres cubes d’eau de la mine qui permettra à la commune d’être autosuffisante, en complément de l’usine de biogaz de La Malespine (2 600 équivalent habitants) et les panneaux solaires des Sauvaires (10 000 équivalent habitants), hors chauffage.
« Une société française à qui on peut faire confiance »
« C’est bien que ces installations se fassent sur des toitures ou sur des friches industrielles comme ici, a estimé Annick Delhaye, vice-présidente du Conseil régional déléguée au développement soutenable, et pas sur des terres agricoles ou des espaces naturels. »
De son côté, le député écologiste François-Michel Lambert a salué le fait que ce soit « une société française à qui on peut faire confiance » qui a la gestion de ce parc, « plutôt qu’un grand groupe étranger comme celui qui gère l’entreprise située un peu plus bas ». L’élu faisait allusion à E.On., propriétaire de la centrale thermique, dont les salariés, en grève, l’avaient pris à partie quelques minutes auparavant. Lorsqu’il était simple conseiller municipal d’opposition, François-Michel Lambert dénonçait régulièrement le fait que ce projet ait été confié à l’origine à E.On. Lequel l’a rétrocédé, par le biais de sa filiale MCE Énergie, à la société montpelliéraine Urbasolar qui l’a construit et l’exploitera pendant trente ans. Un investissement de 12 millions d’€ pour l’entreprise qui rapportera 200 000 € par an de loyer à la commune.
Arnaud Mine, président de la société Urbasolar, est revenu sur ce chantier de grande ampleur, qui a duré 10 mois, et a nécessité « 230 000 mètres cubes de remblais, fournis par la société voisine, Durance granulats », basée à La Malespine. Les panneaux, eux, sont pour moitié français, fabriqués par une société… bretonne.

Christine Lucas
LA PROVENCE – 26/01/2014