Expert du solaire photovoltaïque, nous nous appuyons sur une équipe dédiée à l’agrivoltaïsme pour développer des projets adaptés aux besoins spécifiques de chaque éleveur ovin avec qui nous collaborons.
Décryptage avec Myriam Levy, notre référente agricole.
- Urbasolar développe de nombreux projets agrivoltaïques, notamment avec des éleveurs ovins. Quels sont, selon vous, les principaux bénéfices de cette solution ?
Les ombrières d’élevage que nous proposons sont bien plus qu’un simple équipement : ce sont de véritables leviers techniques et économiques pour les exploitations.
Dans un contexte de sécheresses de plus en plus fréquentes, offrir des zones ombragées permet de réduire le stress thermique des animaux et de préserver un couvert végétal plus homogène. Les moutons, d’ailleurs, ne s’y trompent pas : ils apprécient particulièrement ces espaces ombragés, ce qui améliore leur bien-être.
Mais ce n’est pas tout. Ces installations apportent aussi une sécurité financière précieuse. Elles permettent aux éleveurs d’investir plus sereinement dans la modernisation de leurs bâtiments, l’achat de matériel ou encore le développement de circuits courts.
Et puis, c’est un vrai plus pour la transmission des exploitations. Les jeunes s’installent plus facilement quand une partie des revenus est stabilisée. C’est aussi un facteur d’attractivité pour ceux qui hésitent à franchir le pas.
- Concrètement, comment faites-vous cohabiter projet agricole et production d’énergie solaire ?
Chaque projet est unique, et c’est justement notre force : nous faisons du sur-mesure.
Nous passons du temps avec les éleveurs pour bien comprendre leur fonctionnement et ainsi concevoir des ombrières parfaitement adaptées à leur système d’élevage.
Par exemple, nous prévoyons des accès multiples aux parcelles, des allées sans panneaux pour faciliter les déplacements, et nous adaptons la hauteur des structures au cheptel. La gestion des paddocks, les périodes de fauche, le positionnement des abreuvoirs ou des râteliers : tout est pensé en concertation avec l’éleveur.
Nous réalisons aussi un diagnostic de la prairie en amont pour optimiser la gestion des sols. Cette approche collaborative garantit une vraie compatibilité entre production ovine et production d’énergie.
- Vous parlez d’engagement auprès des acteurs de la filière agricole. Comment cela se concrétise-t-il ?
Nous multiplions les échanges et les collaborations avec les acteurs du monde agricole pour coconstruire des solutions agrivoltaïques durables. Nos engagements sont très concrets, nous collaborons avec plusieurs Chambres d’agriculture et instituts agricoles pour mettre en place des suivis techniques sur le comportement des animaux et la qualité des prairies. Nous nous engageons dans des projets pilotes, comme des démonstrateurs, pour mesurer finement les interactions entre nos structures et les activités d’élevages. Nous sommes également signataires de la nouvelle charte de la Fédération Nationale Ovine (FNO). Cela assure notamment que nos parcs agrivoltaïques respectent plusieurs critères essentiels : une hauteur minimale de 1,50 m des panneaux au point le plus bas, des allées sans panneaux tous les 100 à 120 mètres, une distance maximale de 20 km du siège d’exploitation, ainsi qu’une rémunération d’au moins 50 % pour l’éleveur.
Mais au-delà de la signature, nous considérons cette charte comme une base de travail. Elle nous guide pour construire des projets qui respectent réellement les besoins de la filière ovine.
- Quels indicateurs et dispositifs mettez-vous en place pour suivre la performance agronomique et zootechnique de vos projets ?
Nous avons engagé une démarche rigoureuse. Sur chacune de nos centrales, nous prévoyons d’installer des capteurs afin d’étudier l’humidité et la température du sol, la croissance et la biomasse de la prairie, la température ambiante sous et hors panneaux.
Pour la partie animale, nous travaillons avec des partenaires techniques pour observer le comportement des ovins sous panneaux, leur temps de présence à l’ombre, l’évolution de leur température corporelle.
Toutes ces données sont remontées pour alimenter notre équipe d’agronomes spécialisés en R&D, et ont vocation à être partagées avec des organismes comme l’INRAE dans le cadre du Plan national de recherche sur l’agrivoltaïsme, ou encore avec l’ADEME pour générer des données publiques. C’est ainsi qu’Urbasolar s’inscrit dans une démarche d’amélioration de l’agrivoltaïsme de demain.
- L’agrivoltaïsme est souvent critiqué pour « artificialiser » les sols. Que répondez-vous ?
C’est une idée reçue. Nos parcs restent pleinement agricoles : ils sont pâturés, fauchés, et nous veillons à préserver les sols dès la phase de travaux, en évitant par exemple le mélange des horizons.
Nous excluons aussi l’usage du béton, pour préserver la vie du sol. Et surtout, nous garantissons le maintien de l’activité agricole pendant toute la durée d’exploitation.
Mieux encore : l’agrivoltaïsme peut redonner de la valeur à des parcelles peu rentables, en leur offrant une nouvelle utilité au sein de l’exploitation.