Le producteur d’énergie solaire Urbasolar a mis en place un suivi agro-climatique sur 8 de ses centrales solaires au sol afin d’identifier les bénéfices agricoles éventuels liés à la présence de panneaux photovoltaïques au-dessus d’une activité d’élevage.
Projets sélectionnés
Présent sur l’ensemble du territoire français, Urbasolar a lancé une campagne de mesures en juin 2024 sur 8 centrales solaires au sol aux conditions climatiques différentes :
- 2 projets dans la moitié nord (en Marne et Loir-et-Cher)
- 2 projets dans le sud-ouest (en Gironde et Charente)
- 2 projets proches des Pyrénées (en Haute-Garonne et Hautes-Pyrénées)
- 2 projets entre l’Occitanie et PACA (dans le Gard et Bouches-du-Rhône)
Sur ces 8 parcs solaires, des capteurs ont été installés afin d’y collecter diverses données agro-climatiques. Il s’agit d’installations solaires existantes qui ne sont pas agrivoltaïques, mais dont les mesures permettent de dégager les principaux effets des panneaux solaires sur leur environnement proche. Les démonstrateurs agriPV URBASOLAR prévus pour fin 2025 permettront de consolider ces tendances sur des projets au design agrivoltaïque.
Paramètres analysés
Les analyses Urbasolar sont basées sur le relevé de 4 paramètres agro-climatiques principaux impactés par les panneaux :
- La température de l’air en °C
- La température du sol en °C
- L’humidité du sol en %HR
- Le vent en km/h
Ce relevé a été effectué sur 3 zones distinctes par centrale : une zone inter panneau (entre les rangées de panneaux), une zone sous les panneaux et enfin une zone témoin sans panneaux qui est la zone de référence pour mesurer les changements.
Résultats & Observations
Microclimat ambiant :
En 2024, les écarts de température de l’air sous panneaux ont été peu marqués, dans un contexte climatique globalement tempéré. En revanche, les données de 2025 révèlent un effet significatif des installations agrivoltaïques sur la régulation thermique, en particulier pour les sites au sud : la température de l’air sous panneaux a été réduite en moyenne de 1,8°C au printemps, avec des baisses pouvant atteindre jusqu’à 2,5°C en juin. Cette atténuation thermique s’accompagne d’une diminution notable de la vitesse moyenne du vent sous panneau, avec des réductions allant jusqu’à près de 50%. Cette baisse des vents moyens contribue à limiter l’évapotranspiration, améliorant ainsi le bilan hydrique des cultures. Les structures photovoltaïques jouent également un rôle protecteur face aux rafales, avec des diminutions des vitesses maximales de 10 km/h en moyenne. Sur le site des Bouches du Rhône, une réduction des rafales jusqu’à 20 km/h a été observée en avril 2025. Ces effets combinés font des structures photovoltaïques un abri efficace contre les conditions climatiques extrêmes, tant pour les cultures que pour les animaux, qui peuvent s’y protéger du vent et de la pluie.
Microclimat du sol :
Les relevés de température du sol à 30 cm de profondeur en 2025 montrent une baisse généralisée sous les panneaux photovoltaïques par rapport aux zones témoins. En moyenne, une baisse de 3°C est observée selon les sites, avec une valeur maximale enregistrée de -9,5°C sur les centrales situées dans le sud de la France au mois de juin (cf graphique ci-dessous, centrale au sol située dans les Bouches-du-Rhône).
Ces différences traduisent un effet d’ombrage marqué, limitant le réchauffement du sol en période ensoleillée. Cette atténuation thermique peut contribuer à ralentir l’évaporation de l’eau dans les couches superficielles, favorisant ainsi la rétention d’humidité. Aucun dépassement du seuil de 25°C n’a été observé sous panneau contrairement aux zones témoins, ce qui confirme un effet modérateur des structures agrivoltaïques sur les températures du sol, potentiellement bénéfique pour certaines cultures sensibles aux excès de chaleur.
Focus suivi de la pousse de l’herbe à Mont-Près-Chambord (41)
En parallèle de ces suivis, Urbasolar a souhaité évaluer l’amélioration ou le maintien du potentiel agronomique au travers de la pousse de l’herbe sur la centrale solaire en terre agricole de Mont-près Chambord, située dans le Loir-et-Cher. Les mesures effectuées au printemps 2024, ont mis en évidence une qualité fourragère (teneur en azote et digestibilité des protéines) améliorée sous les panneaux solaires par rapport à la mesure sur la zone témoin. Des résultats également corroborés par une étude de l’AFPF (Asso Francophone pour les Prairies et Fourrages) sur plusieurs sites agrivoltaïques. |
Une démarche d’amélioration continue
Engagé dans une démarche d’amélioration continue de ses ouvrages, ces suivis permettent à Urbasolar de mesurer l’impact climatique que peuvent avoir les panneaux solaires et les potentiels bénéfices pour la filière agricole.
Pour l’élevage, il est à noter que les panneaux favorisent le bien-être animal grâce à la baisse des températures et à l’exposition au vent et aident au maintien d’une ressource fourragère toute l’année sur les parcelles grâce aux températures moins élevées en été.
Pour l’herbe, l’humidité préservée réduit le stress hydrique et les risques de brûlures foliaires sont moins importantes grâce à des températures moins élevées en été.